La Diair termine son cycle des « Rendez-Vous Culture » consacré à la poésie en revenant sur la première édition de la Bourse Sharifi qui s’est déroulée samedi 25 mars dernier à travers le spectacle « Saison Verte » mettant à l’honneur la création artistique des lauréats de la bourse Habib Sharifi. Ce concert poétique et solidaire au profit de la création des artistes déracinés hors d’Iran s’est tenu au salon Honnorat de la Cité Internationale Universitaire de Paris.

 

La bourse Habib Sharifi : une occasion inédite de célébrer la création artistique

Docteur en sociologie, Habib Sharifi enseignait à l’université de Téhéran et à Sorbonne-Nouvelle dans laquelle il donnait des cours de littérature persane. Ecrivain et poète d’origine iranienne, il a laissé de nombreux textes derrière lui à sa disparition en mars 2021. Sa famille a alors tenu à créer une bourse en son nom, à destination des artistes touchés par l’exil et le déracinement.

Cette bourse est hébergée par l’association Gondishapour, présidée par Amir Sharifi et le premier appel à candidatures a été lancé en avril 2022. Suite à cela, quatre lauréats ont été sélectionnés pour passer trois mois en résidence sur le campus de la Cité Internationale afin de travailler ensemble, entre artistes, et de créer de nouvelles productions musicales et poétiques. Ces dernières ont pu être présentées à l’occasion du spectacle « Saison verte » le 25 mars dernier.

 

Le printemps à l’honneur, entre roses et hirondelles

Cette soirée, inspirée par le poème d’Habib Sharifi « Saison verte », fut l’occasion de célébrer le printemps dans une atmosphère poétique, festive et émouvante. Elle fut introduite par le président d’honneur de la Cité internationale universitaire de Paris, qui a rappelé l’histoire de la Cité, et l’importance pour celle-ci d’héberger de nombreux artistes, et ce depuis sa création en 1925, venus de tous les horizons. Le président de l’association Gondishapour, Amir Sharifi, a poursuivi en rappelant la priorité de l’association et de cette bourse : soigner les âmes par le soutien aux créations des artistes déracinés.

Le public, séparé en deux groupes – « roseraies » et « hirondelles » – a pu assister successivement aux performances dans deux salles distinctes. Dans un premier temps, au milieu du prestigieux salon Honnorat ont résonné les vers et les notes de piano et de clarinette de Salomé Melchior et Amin Ebrahimi, se répondant l’un et l’autre à travers une composition printanière mélodieuse, plurilingue et intimiste. Ensuite, ce fut la voix de Samuel Devin, accompagnée par les notes de la contrebasse, de la guitare et du saxophone d’Antoine Soler et Léonard Pauly, qui emporta l’audience dans le périple de Rana, jeune fille à la recherche de l’origine du printemps. Après ce conte musical, l’assemblée s’est à nouveau réunie pour assister à la suite du spectacle, ponctué par des vers de la « Saison Verte » d’Habib Sharifi.

Cette soirée s’est conclue par l’annonce de la seconde édition de cette bourse, cette fois-ci destinée aux artistes exilés iraniens. Près de 90 millions de personnes sont déplacées de force dans le monde et vivent la souffrance du déracinement. « L’art est un moyen d’expression essentiel » comme l’a rappelé Amir Sharifi : « A travers cette bourse, nous avons souhaité faire de l’art une manière de vivre » et cette soirée en fut un bel exemple.

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