C’est le printemps, les hirondelles chantent et les RDV Culture de la DIAIR aussi ! Alors que les arbres bourgeonnent et que les oiseaux fredonnent en ce début de mois d’avril, la Diair met à l’honneur les chanteurs et chanteuses ayant connu ou évoquant l’exil à travers leurs œuvres.

 

Gaël Faye, entre métissage et exil

Né au Burundi et arrivé en France à son adolescence, Gaël Faye est auteur-compositeur et interprète, il est aussi écrivain franco-rwandais. Sa mère est tutsie rwandaise réfugiée au Burundi puis exilée en France tandis que son père est un scientifique français qui travaille au Burundi. Très vite, son enfance est bouleversée par la guerre civile en 1993 puis par le génocide des Tutsis par les Hutus qui débute en 1994 au Rwanda. La situation s’empirant à Bujumbura, capitale économique du Burundi, il quitte ce pays l’année suivante, pour s’envoler vers la France, sans sa famille et sans attache particulière pour l’hexagone. Il retrouve finalement sa mère à Versailles et entame, ainsi, son parcours d’intégration en France.

L’histoire de son enfance, de la guerre et du génocide, est relatée dans son premier roman, Petit Pays, paru en 2017, qui a notamment obtenu le prix Goncourt des lycéens. En faisant face à la barbarie dès son plus jeune âge, Gaël Faye a vu son existence marquée par l’exil très tôt, son parcours est marqué par le déracinement.

 

Paris, à la croisée des peuples et des cultures

Inspiré et nourri par le rap français, l’artiste raconte son histoire à travers ses chansons. Son premier album en solo sort en 2013 s’intitule « Pili pili sur un croissant au beurre ». Depuis, Gaël Faye poursuit sa carrière musicale et collabore avec de nombreux artistes, parmi lesquels Oxmo Puccino, Ben l’Oncle Soul ou encore Saul Williams. Une de ses chansons, « Paris métèque » sortie en 2017, relate son amour pour Paris : « Paris ma belle je t’aime quand la lumière s’éteint/ On n’écrit pas de poèmes pour une ville qui en est un ». Ce morceau illustre également la dimension cosmopolite de la capitale et l’importance de la diversité culturelle :

« L’accent titi se mêle à l’Asie, l’Amérique, l’Afrique », « Des valises d’exilés, des juifs errants et des roms / Aux mémoires de pogrom, aux grimoires raturés / Des chemins d’Erevan, aux sentiers de Crimée / Caravanes d’apatrides, boat people, caravelle / Sur tes frontons Paris viennent lire l’universel »

Paris, dont près de 20% de la population est issue de l’immigration (source : https://www.paris.fr/pages/integration-et-citoyennete-2464), est décrite comme « une ville de liberté pour les différents hommes » par Gaël Faye. Ville-lumière, la capitale brille grâce aux rencontres et aux échanges entre les personnes mais aussi à travers son accueil et sa culture d’hospitalité à destination des personnes exilées, à commencer par l’artiste lui-même.

 

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