L’esprit civique
Le parcours du débutant
Lorsqu’il arrive en France à l’été 2018, il entreprend immédiatement d’apprendre le français, « condition première de l’intégration » selon lui. Il se dirige, pour cela, vers l’université Bordeaux-Montaigne et son Département d’Études de Français Langue Étrangère, qui lui permet d’atteindre, en à peine deux semestres, le niveau B2 du Cadre Européen. Mais c’est en août 2019, un an après son arrivée en France, que tombe enfin la nouvelle qui va « tout changer » pour lui : l’OFPRA lui octroie le statut de réfugié politique. « Je suis passé d’une ère de langueur à une ère de fureur », dit-il avec lyrisme.
Après avoir fait l’expérience de l’attente, du temps long où le désœuvrement le dispute souvent à l’abattement, il passe, sans transition, au temps de l’action, de l’ambition, de l’installation dans son pays d’adoption. Il sait qu’il reprendra ses études, mais décide, avant cela, de s’accorder un temps de respiration. Arrive alors l’aubaine du service civique, qui croise son chemin un peu par hasard.