L'éducation comme levier d'intégration pour les personnes réfugiées

L’éducation est un enjeu majeur dans une perspective d’intégration pour les personnes réfugiées : il s’agit, en outre, d’une des priorités du Pacte mondial sur les réfugiés. De nombreux dispositifs ont été mis en œuvre, ces dernières années, pour adapter les dispositifs existants à la reprise d’études des étudiants en exil parmi lesquels :

  • Les DU Passerelle
  • Le Programme PAUSE
  • Le Projet UNIV’R

DU passerelles

Depuis près de 5 ans, les établissements d’enseignement supérieur se sont mobilisés pour adapter des dispositifs de formation dédiés aux étudiants en exil à travers des formations intitulées « DU Passerelle ». Une formation Passerelle permet aux personnes en exil (réfugiés, bénéficiaires de la protection subsidiaire et temporaire, apatrides et demandeurs d’asile) d’atteindre le niveau de français demandé pour faire des études à l’université en France.

Il existe au total près d’une quarantaine de formations Passerelle en France. Chacune est spécifique : le nom de la formation, le niveau de français, la durée et le programme sont différents en fonction des universités. Ces formations font l’objet d’une campagne d’habilitation pluriannuelle.

Certaines formations proposent aussi la possibilité d’assister à d’autres cours de l’université, des visites de monuments ou d’entreprises, des tutorats avec des étudiants ou des professeurs…

Il existe 39 formations Passerelles en France, et chacune propose :

  • Des cours de français (la formation académique de l’apprentissage à la langue française est un enjeu majeur, un facteur d’intégration)
  • Une aide pour construire son projet professionnel et académique
  • Un accompagnement pour les démarches administratives à l’université.
  • Des activités interculturelles et sportives
  • Un soutien social, psychologique et médical par les services de l’établissement.

Chiffres-clés :

  • 39 DU passerelle habilités en 2023
  • 7000 étudiants accueillis en 5 ans
  • 1600 étudiants par an inscrits
  • En IDF, sur 1800 candidats aux DU passerelle : 332 avaient un projet de reprise d’étude dans le secteur de la santé.
  • En IDF : 73 personnes ont fait des études en santé dans leur pays et souhaitent reprendre des études.

En savoir plus sur le site du Réseau MENS (le réseau des établissements engagés pour l’accueil des étudiants en exil) : https://www.google.com/search?client=firefox-b-e&q=du+passerelle+reseau+mens

Visiter le site Réfugiés.Info : https://refugies.info/fr/demarche/64186426ee1deddcaf43b152


Le programme PAUSE

Dans de nombreux pays, des chercheurs et des artistes ne peuvent exercer librement leur profession et sont contraints à l’exil.

Voilà pourquoi, depuis 2017, le programme PAUSE les soutient afin qu’ils puissent poursuivre leurs travaux.

Le programme PAUSE, programme national d’accueil en urgence des scientifiques et des artistes en exil, est porté par le Collège de France avec le soutien des ministères de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de l’Intérieur, de l’Europe et des Affaires étrangères et de la Culture, et de nombreux partenaires de l’enseignement supérieur et de la recherche, de la culture et de la société civile

Le Programme PAUSE permet l’accueil de scientifiques et d’artistes en exil dans des établissements d’enseignement supérieur et/ou de recherche et des institutions culturelles en France. Ils sont également accompagnés dans leurs démarches et dans leur insertion professionnelle.

  • 276 lauréats en 4 ans.
  • 100 établissements mobilisés
  • 45% de femmes

En savoir plus sur le site du Collège de France : https://www.college-de-france.fr/fr/programme-pause


UNIV’R : des couloirs universitaires pour permettre l’accueil d’étudiants réfugiés

Initiative conjointe portée par le HCR (Haut-Commissariat aux Réfugiés) et l’AUF (Agence universitaire de de la Francophonie), ce projet vise à développer un couloir universitaire harmonisé et durable afin d’accueillir au niveau Master des personnes réfugiées résidant dans un premier pays d’asile.

UNIV’R permet :

  • un accès personnalisé au système universitaire
  • un accompagnement administratif, légal et psychosocial
  • un soutien financier (bourses d’étude et de vie)

Les premières cohortes ont permis l’accueil d’étudiants originaires de République centrafricaine, du Rwanda, du Burundi, du Tchad, de la République démocratique du Congo, de Guinée et de Mauritanie, et réfugiés au Cameroun, au Tchad, au Togo, au Niger, au Sénégal, au Maroc, en Tanzanie et en Ouganda.

Au total, plus de 30 établissements ont déjà manifesté leur intérêt pour le projet UNIV’R, qui pourra progressivement bénéficier à 50 réfugiés répartis sur deux ans.

Seuls 6% des réfugiés ont accès aux études supérieures

À l’heure actuelle, seuls 6% des réfugiés dans le monde ont accès à l’enseignement supérieur. Le HCR a fixé comme objectif d’atteindre les 15% d’inscrits à l’horizon 2030 (rapport Éducation des réfugiés 2030: une stratégie pour linclusion des réfugiés, 2019).

Les voies complémentaires d’admission comme les couloirs universitaires constituent des voies d’accès sûres et réglementées pour les réfugiés, en plus de la réinstallation. Elles permettent à des personnes réfugiées déjà installées dans un premier pays d’accueil de séjourner légalement dans un pays tiers. Alors que 85% des personnes réfugiées dans le monde vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, ces solutions durables facilitent l’accès à la protection et constituent une manifestation de solidarité avec les pays de premier accueil.

 

En savoir plus sur le site du HCR : https://services.unhcr.org/opportunities/education-opportunities/couloir-universitaire-pour-les-refugies-vers-la-france-programme-univr