En octobre 2020, la Diair a lancé l’appel à projets « inclusion numérique » afin de réduire  la  fracture  numérique qui touche les personnes réfugiées. L’objectif  est  de  favoriser  l’accès  à  une  connexion Internet et au matériel numérique ainsi qu’à des formations permettant une montée en  compétences  sur  les  outils numériques.

Un projet qui répond aux besoins des réfugiés

L’accès au numérique fait partie intégrante de la stratégie nationale de lutte contre les exclusions de la Croix-Rouge française, pour rompre l’isolement social et favoriser l’accès aux droits des personnes dans un contexte de forte dématérialisation des procédures administratives. Ayant identifié le besoin grandissant des publics qu’elle accompagne, la Croix-Rouge française a mobilisé son réseau bénévole afin de faire face à la fracture numérique des populations les plus vulnérables. Dans cet objectif, plusieurs modules d’e-learning de sensibilisation et de formation à destination des aidants numériques ont été développés et déployés. Pour aller plus loin et en réponse à l’appel à projet « Inclusion numérique des personnes réfugiés » porté par la DIAIR , la Croix-Rouge a souhaité impliquer le réseau de ses établissements d’accueil des demandeurs d’asile et réfugiés dans cette dynamique. Le projet mis en place au sein du pôle social de Côte d’Or répond ainsi à 4 objectifs : 

  1. Equiper les personnes réfugiées avec des smartphones et d’une connexion Internet
  2. Développer une formation existant à destination des accompagnants de BPI, donner des clés et supports supplémentaires aux bénévoles et travailleurs sociaux dans leurs missions d’accompagnement
  3. Développer une formation d’accès au numérique adapté aux personnes réfugiées afin de favoriser l’autonomie dans leur accès aux droits et favoriser une sorties positive des différents dispositifs d’accompagnement
  4. Expérimenter sur un territoire pilote le déploiement de ces formations en vue d’un essaimage sur le reste du territoire national.

Le pôle social de Côte d’Or accueille et accompagne des personnes bénéficiaires de la protection internationale au sein des dispositifs suivants : 

  • Le CPH de Quetigny (66 places)
  • Le service d’accompagnement dans le logement (40 mesures)
  • La plateforme d’insertion socio-professionnelle IPeRActifs 21(jusqu’à 100 personnes)
  • Le CADA de Dijon (10 ménages BPI en 2021)

Former les réfugiés à travers des ateliers et à domicile

Pauline, volontaire en service civique, a pour mission d’organiser des ateliers à destination des personnes accompagnées, via la mise en place d’une salle informatique agencée à l’occasion du projet. En parallèle, elle intervient au domicile des familles qui le souhaitent afin de les équiper (connexion, smartphone, tablette) et de soutenir leurs usages du numérique dans un contexte quotidien.

« Au-delà d’une aide, c’est également un temps d’échange et de partage » témoigne-t-elle.

La salle numérique est équipée de 3 ordinateurs, de 2 imprimantes ainsi que des tablettes et téléphones donnés par la suite aux participants. Un abonnement de 20 Go d’internet avec appel et sms illimités durant 2 ans leur est offert lors des premières séances. Organisés au sein d’un parcours de formation, ses cours sont répartis en modules thématiques : maniement du clavier et de la souris, bureautique, Internet et e-mails, variété des supports : ordinateur / tablette / téléphone, usages de Windows.   12 réfugiés sont actuellement inscrits aux ateliers organisés deux fois par semaine en salle informatique. Originaires d’Erythrée, d’Ethiopie, du Soudan, de Syrie, du Sri Lanka et d’Afghanistan, tous doivent faire face à véritable changement d’usage du numérique, mis en évidence dans l’enquête publiée par le Lab’R en avril 2021.

Mohamed, originaire de Syrie, reconnaît que « l’apprentissage du clavier est difficile, Pauline m’apprend à l’utiliser ».

Oiyad et Souleyman, quant à eux, soulignent l’importance des outils numériques pour accomplir leurs démarches administratives : « C’est important de savoir se servir d’un ordinateur pour la CAF ou pour Pôle Emploi, ça va m’aider pour ma vie en France » indique le premier. Pour Souleyman, le manque de ressources est un autre frein à surmonter pour réussir son insertion socio-professionnelle « je n’ai pas beaucoup d’argent, c’est important pour moi d’avoir un téléphone et une tablette, en France il y a beaucoup d’administratif à faire avec le téléphone. » Accompagnées à leur domicile, Shahinur, originaire du Bengladesh, évoque quant à elle le besoin de pouvoir communiquer avec ses proches :

 » Je suis très contente que l’on nous donne du matériel, ça nous permet de communiquer avec la famille restée au pays ».

Dans la famille de Claudia, Mozambicaine, le numérique est également un levier d’accompagnement à la parentalité :

 » Pauline m’aide à comprendre la plateforme pour échanger avec l’école de mes enfants, ça me permet de suivre leurs scolarités »

A l’issue de ce projet, l’objectif est de pouvoir essaimer la formation à destination de l’ensemble des publics réfugiés accompagnées par la Croix-Rouge française soit environ 500 personnes par an.

 

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