Le 15 août 2021, Kaboul tombe aux mains des Talibans. Deux jours après, le gouvernement déclenche l’opération APAGAN : un double pont aérien Kaboul–Abou Dhabi / Abou Dhabi-Paris permettant l’évacuation de plusieurs milliers de ressortissants afghans particulièrement menacés en Afghanistan.

Au mois de septembre 2021 débute une nouvelle phase de l’opération, dite « APAGAN Doha », se traduisant par la mise en place d’un double pont aérien Kaboul–Doha/Doha-Paris. Entre septembre et décembre 2021, 9 vols groupés transitant par le Qatar et 1 vol transitant par l’Ouzbékistan ont permis l’évacuation de 526 personnes (dont 88% d’Afghans).

En première ligne, avec le Pakistan et l’Iran, les postes consulaires français situés sur les routes les plus proches et accessibles depuis l’Afghanistan s’organisent pour la délivrance des visas octroyés aux bénéficiaires de l’opération APAGAN. Se succèdent les arrivées perlées et la gestion de l’accueil depuis des vols commerciaux atterrissant aux aéroports Charles de Gaulle et Orly.

Les opérations de rapatriement se poursuivent à un rythme intense et irrégulier. Au 2 décembre 2022, 2 177 personnes sont arrivées en France, dont 346 en juin, 452 en septembre et 297 en octobre de cette même année.

 

Coordination d’une série d’organismes pour sécuriser l’arrivée des exilés

Dans le cadre de cette opération, la DIAIR organise et s’assure de la bonne prise en charge des arrivées par un opérateur associatif, France Terre d’Asile. Celui-ci doit transporter et accompagne les ressortissants afghans dans un premier lieu d’hébergement avant leur orientation vers une demande d’asile.

La DIAIR pilote l’orientation et l’acheminement vers différents sites d’accueil préalablement identifiés en collaboration avec la Direction Générale des étrangers en France (DGEF) et en lien avec la Direction centrale de la Police aux frontières (DCPAF). Le caractère aléatoire des flux peut entraîner la saturation des capacités d’accueil, et nécessiter d’ouvrir en urgence de nouveaux sites. Il faut alors savoir s’affranchir des protocoles habituels, s’adapter et être créatif pour que la qualité de l’accueil reste acceptable.

Pour les ressortissants afghans disposant déjà d’un contact en France, appelé « répondant », celui-ci s’engage à les loger à moyen terme et à les accompagner dans leurs démarches administratives. Dans les rares cas de défaillance de celui-ci, la DIAIR et les acteurs de terrain organisent une prise en charge d’urgence.

 

Un dispositif exceptionnel individualisé

Consciente du caractère dramatique de cet exil, la DIAIR a assuré durant plusieurs mois des astreintes pour la gestion d’une multitude de situations individuelles, allant des arrivées imprévues, en week-end, nocturnes ou très matinales, dépêchant alors une solution de prise en charge d’urgence, à toute autre problématique de dernière minute. Aujourd’hui, ces astreintes sont assurées par France Terre d’Asile, en lien constant avec les permanences de la DCPAF.

Un filet de sécurité a été établi en lien avec la DCPAF, la Préfecture de police déléguée aux aéroports de Paris et la DGEF, impliquant la remise d’un flyer dari précisant les informations utiles à leur acheminement vers leur solution d’hébergement.

A ce stade, l’ensemble des différentes vagues d’évacuation a permis la mise à l’abri de 6 131 personnes. Le mandat de la DIAIR cesse à l’entrée dans le parcours de la demande d’asile de droit commun des ressortissants afghans mis à l’abri dans le cadre d’APAGAN.

Face aux impératifs d’urgence, la DIAIR a su répondre avec efficacité et humanité à la mission qui lui a été confiée. Les liens étroits entretenus avec les divers opérateurs et organismes ont permis de mettre en place des mécanismes d’accueil efficaces et ajustables lorsque cela s’est avéré nécessaire, confortant la place de la Délégation comme acteur majeur des crises pour lesquelles la France contribue à apporter des réponses humanitaires.

Découvrir le travail de la DIAIR

Témoignages de l’équipe France Terre d’Asile sur l’opération APAGAN