Tawana est un réfugié Afghan de 20 ans arrivé en France en mars 2019. Ce jeune homme a réalisé un service civique de 6 mois, dans le cadre du programme Volont’r dédié à l’accueil des réfugiés. Il nous raconte sa mission au sein de l’association Concordia et son intégration en France.
Comment avez-vous intégré le programme de service civique Volont’r ?
Lorsque je suis arrivé en France, je ne parlais pas du tout français. C’était un vrai frein pour trouver du travail. Le CADA de France Terre d’Asile, dans lequel j’étais avant, a des contacts avec Concordia. On m’a alors proposé de faire un service civique afin de rencontrer des personnes de France ou d’ailleurs, d’améliorer mon français, de participer à un projet et d’avoir une rémunération. J’ai accepté et j’ai donc commencé ma mission de service civique en septembre 2019. Elle a duré 6 mois et s’est terminée en mars 2020, juste avant que l’on rentre en confinement.
Quelle était votre mission chez Concordia ?
Nous étions une équipe de quatre jeunes en service civique : Shokran un autre Afghan, Valentin un Français, Foutse originaire du Cameroun et moi-même. Notre mission baptisée « Pariteam » avait pour but de promouvoir la mixité femme/homme dans le sport. Valentin et Shokran ont réalisé des interviews de sportives et sportifs sur ce sujet. Foutse est data scientist de formation. Elle avait une mission de recherche et d’analyse de données. Quant à moi, j’avais pour mission d’organiser un tournoi mixte de volleyball entre plusieurs clubs parisiens membres de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT). Malheureusement, ce projet n’a pas pu aboutir à cause du confinement. Mais j’ai envie de le mener à bien.
Comment avez-vous vécu cette mission ?
Au début, il est vrai que c’était un peu difficile. J’ai eu du mal à comprendre ma mission car je ne parlais vraiment pas bien français. Puis j’ai commencé à nouer des liens avec les autres volontaires et les encadrants de Concordia. J’ai amélioré mon français et tout est allé mieux. J’ai pu m’investir dans ma mission notamment car j’aime beaucoup le sport. Je fais partie d’un club de volley dans le 11ème arrondissement de Paris.
Qu’est-ce que le service civique vous a apporté ?
J’ai vraiment adoré rencontrer de nouvelles personnes de tous horizons. C’était incroyable !
Je pense à mes camarades de Concordia avec qui je suis devenu ami. Mais il y a aussi tous les gens que j’ai rencontré en développant le projet de tournoi mixte. L’équipe « Pariteam » était très soudée et nous voulions vraiment montrer à tout le monde qu’hommes et femmes peuvent jouer ensemble au foot, au volley, au tennis ou à tout autre sport. Ce service civique m’a également permis d’améliorer mon français et d’apprendre les codes culturels de la France.
Comment vous sentez-vous en France ?
Je me sens plutôt bien. C’est difficile car je suis ici sans ma famille et je suis encore jeune. Mais j’ai trouvé un travail et j’ai rencontré des gens formidables, notamment grâce au service civique.
Quels sont vos futurs projets ?
J’ai vraiment envie de mener à bien ce projet de tournoi mixte de volleyball. C’est très important pour moi. J’y travaille actuellement avec mes camarades et l’équipe de Concordia. J’attends de savoir si cela sera possible après la crise sanitaire. Ensuite, j’ai pour projet de travailler suffisamment pour avoir mon propre logement et mener une vie normale en France.
Quelle vision avez-vous de l’intégration des réfugiés en France ?
Lorsque je suis arrivé en France, c’était très difficile au début. Je n’avais ni maison, ni nourriture, ni argent alors que j’étais jeune et sans ma famille. Mais j’ai eu la chance d’être aidé par les associations. Les gens ont été très gentils et accueillants avec moi. J’ai pu obtenir le statut de réfugié en seulement quatre mois. Je pense que l’intégration des réfugiés est plus ou moins difficile selon chacun. Cela dépend notamment du pays d’origine. Mais globalement, les réfugiés qui viennent en France veulent travailler, étudier. Ils sont très actifs.