Mercredi 28 septembre 2022, la projection du film documentaire Ayouni avait lieu en présence de Noura Ghazi et de Yasmin Fedda à la Filmothèque du quartier latin à Paris et d’une partie de l’équipe de la DIAIR[1]. L’occasion de sensibiliser le public à la question des personnes disparues depuis le début de la révolution syrienne et de rappeler l’importance du combat mené par les militants engagés en faveur des droits humains.
Ayouni  signifie les yeux en arabe : c’est à travers ce titre symbolique que la réalisatrice palestinienne – Yasmin Fedda – et la militante syrienne experte dans la défense des droits humains et lauréate de l’Initiative Marianne en 2021 – Noura Ghazi – nous invitent à regarder, à nous questionner et à ne pas oublier celles et ceux qui ont disparu depuis le début de la révolution syrienne..
Le documentaire met en perspective les quêtes parallèles de Noura, veuve du cyberactiviste Bassel Khartabil, et de « Machi », sœur du prêtre italien Paolo Dall’Oglio, enlevé à Raqqa en 2013. A travers des images d’archives et issues d’entretien auprès des protagonistes, Ayouni aborde la question de la mémoire et de l’impossible oubli des victimes disparues de la révolution syrienne.
Depuis sa sortie en 2020, le film est régulièrement diffusé par des cinémas ou organisations de la société civile, à travers l’Europe, rappelant ainsi le nécessaire dialogue entre le monde de la culture et celui de la société civile, en plus d’apporter le nécessaire témoignage d’une réalité qui tend à se dissiper au gré d’une actualité qui n’a de cesse d’évoluer.
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- En savoir plus sur l’Initiative Marianne pour les défenseurs des Droits de l’Homme: https://www.initiativemarianne.fr/
- Biographie de Noura Ghazi : Activiste et militante syrienne, experte dans la défense des droits humains depuis les années 2000, elle se bat contre les détentions arbitraires et les disparitions forcées dans son pays. Elle est fondatrice et directrice de l’association No Photo Zone et de « Families for Freedom Movement » fondée en 2017, après la disparition de son mari dans les prisons syriennes. Depuis le début de la révolution syrienne et avec son association elle apporte son aide aux familles des disparus ainsi qu’une assistance légale et juridique. Aujourd’hui réfugiée au Liban, elle se bat au quotidien pour la justice et contre les procès arbitraires au niveau international. En 2018, Amnesty International l’a nommé une des 8 femmes les plus fortes au monde. https://www.initiativemarianne.fr/laureats/ghazi-noura
[1] La Délégation interministérielle à l’accueil et l’intégration des réfugiés participe au pilotage des acteurs engagés dans le programme de l’Initiative Marianne.