Une enquête qui répond à un besoin fondamental
La Diair a lancé en septembre 2020 une enquête flash sur les usages numériques des personnes réfugiées, conformément au 1er axe de sa stratégie de lutte contre la fracture numérique. Cette enquête avait pour but d’aider les acteurs de l’accueil et de l’intégration à calibrer leurs dispositifs en créant une base de connaissances ouverte sur les usages numériques des personnes réfugiées et de leurs accompagnants (travailleurs sociaux, médiateurs, etc.).
Aperçu des résultats
L’enquête était constituée de différents questionnaires, et distinguait les réfugiés des travailleurs sociaux, afin de prendre en compte les besoins spécifiques de chacun.
Vous trouverez ci-après quelques éléments extraits des réponses aux questionnaires. Les résultats feront l’objet d’une analyse approfondie qui sera diffusée au 1er trimestre 2021.
Les personnes réfugiées
Appareils utilisés :
- Utilisation majoritaire du smartphone (95,1% des personnes interrogées)
- Utilisation d’ordinateurs portables pour des usages professionnels
- Utilisation minoritaire de la tablette et peu d’intérêt pour une montée en compétences sur cet outil
Type de connexion :
- Connexion quotidienne : en France 81,9% des personnes réfugiées se connectent tous les jours à internet contre 30% dans leur pays d’origine
- Lieux de connexion principaux : leur logement, via 4G limitée, parfois également dans des locaux associatifs
Applications utilisées :
- Pour les activités quotidiennes: Google Maps est l’application la plus utilisée (93,9%), suivie de Google Traduction (84.4 %)
- Pour communiquer : WhatsApp (85.5 %) et les courriels (81%) sont privilégiés
- Pour s’informer : Facebook (67.8%) et Youtube (65%) sont majoritaires
Niveau de compétences :
- Un apprentissage majoritairement en autodidacte (50%) ou avec un aidant français (40%)
- De bonnes compétences numériques sur smartphone mais moins sur ordinateur
- Une mauvaise compréhension des codes numériques professionnels
- Une mauvaise compréhension de mécanismes de navigation simples
Usages :
De manière générale, les personnes réfugiées utilisent le numérique pour discuter avec leurs proches (75%), se divertir (60%), ou faire des démarches administratives (41%).
Les besoins en formation :
77% ont envie de se former au numérique pour trouver un travail, suivre des cours en ligne et réaliser des démarches administratives.
Les accompagnants et travailleurs sociaux
Usages :
L’accompagnement des personnes réfugiées sur le plan numérique porte surtout sur les démarches administratives dématérialisées (95%) : demande d’aides sociales, recherche d’emploi, demande de logement, inscription à des cours / dans des écoles, souscription à des contrats énergie.
Les difficultés rencontrées :
- La barrière de la langue
- La difficulté à évaluer ce que la personne accompagnée sait ou ne sait pas faire
76% des accompagnants estiment que la personne réfugiée ne pourra pas être autonome sur le site après la permanence.
Les besoins en formation :
- 57% d’accompagnants souhaitent monter en compétences numériques, notamment sur la posture d’aidant numérique
- 62% n’ont jamais suivi de formation sur le numérique, quand 25% en ont suivi sur des outils bureautiques et 11% sur la protection des données
Stratégie de lutte contre la fracture numérique
Cette enquête a été lancée par la Diair dans le cadre de sa stratégie de lutte contre la fracture numérique des personnes réfugiées.
Dans un esprit de co-construction, la Diair s’est appuyée pendant l’été sur son laboratoire d’innovation publique, le Lab’R, pour élaborer, en lien avec ses partenaires institutionnels et associatifs, cette stratégie.
Cette démarche a abouti sur une stratégie ambitieuse d’inclusion numérique à destination des personnes réfugiées, déployée autour de 4 axes :
- Étudier les usages pour mieux comprendre les besoins des personnes réfugiées
- Améliorer l’accès au matériel informatique
- Améliorer la connectivité des personnes réfugiées
- Former au numérique le plus grand nombre