Quel est votre parcours professionnel ?

Je m’appelle Kpwai Bernice Zei, je suis d’origine camerounaise, et je réside dans la périphérie Lyonnaise. Après mes études secondaires, j’ai été gestionnaire dans un restaurant et parallèlement, j’ai été militante au sein d’une association militant pour les droits humains dans la zone anglophone du Cameroun.

Du fait de mon engagement militant, j’ai décidé de fuir mon pays et je suis arrivée en Espagne en où j’ai suivi des formations en mathématiques, en espagnol mais aussi pour être auxiliaire de vie. Simultanément, j’ai réalisé des travaux alimentaires et été bénévole dans une association.

Je suis arrivée en France en novembre 2022. Je suis actuellement en poste dans la cantine d’une école primaire.

De quelle manière êtes-vous engagé auprès des personnes exilées en France et quels sont vos champs d’expertise.

Depuis mon arrivée au CADA, je suis engagée auprès des personnes demandeuses d’asile et des réfugiés qui ne maîtrisent pas le français. Je travaille essentiellement auprès de personnes hispanophones et anglophones. Cet engagement m’a permis d’être élue présidente du Conseil de la Vie Sociale au CADA (CVS). Le CVS est un lieu d’écoute et de propositions qui permet aux résidents de s’exprimer sur les soucis du quotidien rencontrés au CADA. Ceux-ci sont par la suite transmis au bureau afin d’améliorer la vie des uns et des autres. Nos autres missions sont d’accueillir les nouveaux arrivants et de leur présenter leur lieu de vie. On les accompagne par exemple dans les supermarchés et à la cantine solidaire autour du CADA. Également, nous organisons des sorties avec les enfants et nous proposons des activités thématiques pour Mardi Gras, la fête des voisins ou le 8 mars. Il me paraît nécessaire d’avoir une représentation des personnes bénéficiaires de la protection internationale auprès des instances politiques.

Qu’est-ce que la participation des personnes réfugiées pour vous et comment pourrait-on aller plus loin ?

Pour moi la participation nous permet de nous informer et d’exprimer nos sentiments, nos besoins et nos situations sans distinction de race, couleur ou religion. Les réfugiés sont les seuls à pouvoir expliquer les problèmes et les situations qu’ils ont vécus et sont donc légitimes à proposer des solutions pour améliorer leur quotidien. Pour aller plus loin, les politiques en matière de réfugiés doivent être renforcées afin que cela nous permette de multiplier davantage d’idées et exploiter le talent de chacun. Pour moi, les réfugiés apportent avec eux plus que ce qu’ils ont dans leur valise.