Quel est votre parcours professionnel ?

Je m’appelle Ramin Nawabi, je suis originaire d’Afghanistan. J’ai passé de nombreuses années en Allemagne en tant que réfugié, où j’ai passé mon baccalauréat scientifique. J’ai travaillé 3 ans en Allemagne comme traducteur auprès de divers établissements accueillant des primo-arrivants. Actuellement je suis étudiant à l’Université de la Sorbonne, en sciences formelles au sein du département de l’informatique.

De quelle manière êtes-vous engagé auprès des personnes exilées en France et quels sont vos champs d’expertise ?

Dès mon arrivée en France, j’ai tracé mon propre chemin d’intégration en commençant par l’apprentissage de la langue française. Après quelques mois, je me suis renseigné sur les associations actives dans le domaine de l’intégration et de la reprise des études pour les personnes exilées, et j’ai pu être accompagné par l’association Unir.
Une fois mieux orienté, j’ai rapidement commencé à guider d’autres personnes en difficulté vers des cours de langue et des établissements scolaires ou universitaires pour leur insertion professionnelle, ainsi que pour les accompagner dans leurs démarches administratives. Je fais également de la traduction et de l’interprétariat, en accompagnant les personnes exilées à leurs rendez-vous médicaux et autres événements.
N’oubliant pas mon pays d’origine et les difficultés rencontrées par les jeunes filles, je suis en train de monter un projet d’école digitale qui leur donnera la possibilité de s’éduquer chez elle, gratuitement. Je mets à contribution mes connaissances en informatique acquises lors de mes études.

Qu’est-ce que la participation des personnes réfugiées pour vous et comment pourrait-on aller plus loin ?

La participation des personnes réfugiées est une voix universelle, mais elle ne nous est pas donnée automatiquement. Participer permet de clarifier certaines positions et d’éliminer les clichés sur les réfugiés. Grâce à cette participation, nous pouvons dissiper les malentendus entre les personnes réfugiées et la société d’accueil.
La participation offre également l’accès à des informations sur nos droits et devoirs, octroyés par la France ainsi que par les textes internationaux et européens. Ces droits ne concernent pas seulement chaque individu, mais l’ensemble des personnes réfugiées. En les connaissant, nous pourrons aider durablement ceux qui arriveront après nous.
L’Académie nous donnera l’opportunité de rencontrer des personnalités du domaine de l’asile et de la migration et d’échanger avec elles. Nous pourrons partager nos parcours d’exil, ce qui leur permettra de mieux comprendre les enjeux migratoires et ainsi de prendre de meilleures décisions.