En octobre 2020, la Diair a lancé l’appel à projets « inclusion numérique » afin de réduire  la  fracture  numérique  qui touche les personnes réfugiées. L’objectif  est  de  favoriser  l’accès  à  une  connexion Internet et au matériel numérique ainsi qu’à des formations permettant une montée en  compétences  sur  les  outils numériques.

 

Depuis début 2021, Unis-Cité mobilise 100 volontaires en Service Civique, âgés de 16 à 25 ans, sur l’inclusion numérique de bénéficiaires de la protection internationale (BPI). Focus sur ce projet prometteur !

L’inclusion numérique des réfugiés, par et pour les réfugiés

L’objectif du projet d’Unis-Cité est simple : accélérer l’intégration sociale et professionnelle des réfugiés en France grâce au numérique et au Service Civique, notamment en garantissant leur accès aux droits dans un contexte de dématérialisation massive.

Des volontaires français en Service Civique, main dans la main avec des volontaires réfugiés – via le soutien du projet Volont’R initié par la Diair depuis 2019 –, accompagnent d’autres BPI vers l’autonomie numérique, dans une logique de pair à pair. Ils proposent des ateliers collectifs dans des CPH, CADA, associations et autres structures locales comme des médiathèques, sur plusieurs semaines, adaptés aux besoins des bénéficiaires.

Les volontaires accompagnent les BPI dans :

  • la découverte des équipements numériques –car beaucoup de réfugiés sont à l’aise sur le smartphone mais peu sur l’ordinateur-,
  • la découverte d’applications pour apprendre le Français,
  • les démarches administratives simples (CAF, CPAM, Pôle Emploi, etc…),
  • et tous les usages quotidiens du numérique (apprendre à se déplacer avec un GPS, etc..)

Les volontaires réfugiés aident plus spécifiquement à la traduction des ateliers et de certaines démarches et peuvent partager leurs connaissances des démarches françaises lorsqu’ils sont arrivés en France.

Ils agissent notamment comme relais communautaire en devenant des aides repères pour les personnes de leur communauté. Une attention est aussi portée à l’intégration d’éléments d’apprentissage de la langue française et des codes culturels et sociaux pendant ces ateliers.
Outre les réfugiés bénéficiaires, ce projet touche aussi les jeunes réfugiés en Service Civique qui apprennent à mieux maîtriser le numérique, mais aussi qui bénéficient de cours de Français Langues Etrangères, de Formation Civique et Citoyenne (FCC) et d’accompagnement au projet d’avenir (APA) dans le cadre de leur Service Civique ; mais aussi les volontaires en Service Civique Français qui vivent la déconstruction des préjugés et apprennent le vivre-ensemble, et les structures d’accueil de réfugiés à qui bénéficie l’intervention des jeunes.

 

Un projet en expérimentation dans 10 villes

Ce projet est déployé dans 10 villes : Aurillac, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lorient, Lyon, Rennes, Nîmes, Toulouse, Tournan-en-Brie/Bussy-Saint-Georges, Vichy.

97 volontaires en Service Civique sont impliqués : 63 français et 34 jeunes bénéficiaires de la protection internationale, majoritairement d’origine afghane, syrienne, et soudanaise, âgés de 18 à 30 ans.

Bien que le contexte sanitaire ait complexifié l’organisation d’ateliers, les volontaires se sont adaptés en respectant strictement les gestes barrière et en développant la confiance avec les usagers et les structures d’intervention.

Début juin, sur les 10 villes, 302 rendez-vous individuels ont eu lieu et 230 ateliers collectifs (réunissant 519 participants BPI) ont été réalisés ! Un lancement prometteur pour cette expérimentation qui a vocation à être étendue dans de nouvelles villes l’année prochaine.

 

Zoom sur le projet en Seine-et-Marne

En Seine-et-Marne, 20 volontaires en Service Civique – 10 Français et 10 réfugiés – prennent part au projet d’inclusion numérique des BPI. Ils ont débuté leur Service Civique mi-décembre, par plusieurs semaines de formation et d’intégration et réalisent jusqu’à fin juin 2021 des ateliers collectifs d’inclusion numérique tous les lundis et les mardis dans des CPH, CADA et HUDA du département. Les ateliers ont débuté par un diagnostic de niveau numérique des bénéficiaires puis les volontaires ont proposé des modules sur différents sujets (envoyer un mail, faire ses démarches en ligne, etc…). Les bénéficiaires sont très satisfaits de l’accompagnement réalisé par les jeunes.

 

Après quelques mois de mission, les volontaires perçoivent déjà leur utilité, comme en témoigne Basit, volontaire en Service Civique en Seine-et-Marne d’origine afghane : 

« Je souhaitais aider les gens. En particulier les gens comme moi […] parce que je savais à quel point il était difficile de ne pas avoir de place et de ne pas avoir de travail […]Le service civique m’apporte tellement de choses […] je suis dans une bonne équipe, nous travaillons bien ensemble, nous aidons les gens. »

Bonne nouvelle : grâce à son Service Civique en structures d’accueil des réfugiés, Basit a été embauché comme travailleur social à l’HUDA de Tournan-En-Brie.

 

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