Chaque année, nous célébrons le 20 juin la Journée Mondiale des Réfugiés. D’abord « Journée africaine des réfugiés », l’Assemblée générale des Nations Unies a décidé de déclarer cette journée « Journée Mondiale des Réfugiés » en décembre 2000. C’est l’année suivante, le 20 juin 2001, qu’elle a été célébrée pour la première fois, commémorant ainsi le 50ème anniversaire de la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés. Cette journée, pilotée par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés rend hommage aux personnes réfugiées à travers le monde.

Il s’agit d’un temps fort pour sensibiliser, informer et mobiliser le public sur la nécessité d’améliorer les conditions de vie des personnes réfugiées mais aussi montrer ce qu’elles peuvent apporter à la société qui les accueille, à travers l’échange, le partage des cultures et la rencontre de l’autre.
Tout au long de la journée, de nombreux événements (activités, concerts, conférences, ateliers, etc.) sont organisés par des associations et des personnes réfugiées en France. A l’occasion de cette journée de célébration, le Diair et les membres de son équipe ont été mobilisés et se sont déplacés sur l’ensemble du territoire, à Besançon, Dijon et Paris.

 

Invitation à Besançon, point le CTAI et la parole aux réfugiés

Alain Régnier était reçu à Besançon par M. le Préfet Jean-François Colombet, et par Mme la Maire Anne Vignot. Il était accompagné par M. David Coste, Directeur de l’intégration et de l’accès à la nationalité (Direction Générale des Etrangers en France – DGEF) ainsi que par M. Paolo Artini, représentant en France et à Monaco du Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés.

Après un petit-déjeuner en préfecture, le délégué interministériel et sa conseillère Territoires et Initiatives, Aurore Mayard, étaient invités à l’hôtel de ville pour une présentation des actions déployées dans le cadre du Contrat Territorial d’Accueil et d’Intégration (CTAI) de Besançon.

Ce fut l’occasion de dresser un bilan du CTAI sur les deux dernières années, le premier contrat ayant été signé en 2021 : « Le CTAI représente la volonté de travailler ensemble, de co-construire une politique de mixité, à l’échelle de tout le territoire. Ce dispositif a pour but de rendre autonomes les personnes réfugiées, qui contribuent à la richesse de nos territoires, et ce au quotidien », explique Alain Régnier.

Crédits photo : Eric Chatelain, Ville et Grand Besançon Métropole

Des porteurs de projets et des bénéficiaires des actions du CTAI ont témoigné de leurs expériences, dont la fondation INFA Besançon (Institut National de Formation et d’Application), l’AFPA (agence nationale pour la formation des adultes), le CRIF (agence de formation et conseil) et la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC Palente). Les bénéficiaires de la protection internationale accompagnés par ces structures ont notamment pu s’exprimer sur leurs parcours d’intégration en France. Une personne réfugiée accompagnée par la MJC Palente a tenu ces propos  :

« Je me suis tourné vers la MJC Palente et je participe à beaucoup de leurs activités : des randonnées, des concerts, des visites de la région… Je me sens très libre avec les autres, malgré nos différences, nos langues, nos cultures… Avant je n’osais pas sortir, et maintenant oui. Je sors même la nuit pour regarder les étoiles ! »

En fin de matinée, la Diair a rencontré des jeunes volontaires en service civique avec Unis-Cité, qui ont pu présenter leurs missions au sein du programme Volont’R à travers une exposition photo. Parmi les temps forts mis en lumière par l’exposition : leur participation à des sorties culturelles, la validation de leur diplôme de secourisme PSC1, l’organisation de collectes alimentaires, leur participation à des formations de prévention à la santé sexuelle ou encore sur le numérique.

Les jeunes ont tenu à souligner la richesse culturelle et la diversité de leur groupe à travers un exercice ludique : sur la table des drapeaux, dont il fallait retrouver le pays correspondant, qui était le pays d’origine d’un des jeunes volontaires.

 

L’après-midi a été ponctuée par deux temps : une visite à Soliha et une rencontre à l’OFII.

Après une brève présentation de l’action de Soliha, réseau associatif du secteur de l’amélioration de l’habitat, dans trois départements (le Doubs, la Côte d’Or, Belfort), la parole a été donnée à M. Mamdooh Al Baadani, salarié de Soliha et lauréat de la promotion 2022 de l’Académie pour la participation des personnes réfugiées, programme co-porté par la Diair.

Arrivé en France en 2017, il a d’abord été accompagné par l’association SNC (Solidarités nouvelles face au chômage) dans sa recherche d’un emploi adapté à ses compétences et à son métier d’origine. Mamdooh Al Baadani a fait des études de sismologie en Chine, en Syrie, et a repris en France une formation de technicien du bâtiment. En dépit de ce cursus universitaire et de plusieurs stages effectués en France, M. Al Baadani ne parvenait pas à trouver un emploi jusqu’à ce qu’il soit orienté par SNC vers Soliha, où il est à présent embauché en CDI en gestion de maitrise d’œuvre. Il se plait d’ailleurs beaucoup à Besançon :

« Besançon ressemble beaucoup à ma ville natale, et même si je suis diplômé BAC+5, ça ne m’intéresse pas d’aller ailleurs pour trouver un autre emploi, je suis très heureux ici ! ».

 

C’est dans les locaux de l’OFII que la délégation a achevé cette journée bisontine. Reçue par le directeur M. Guillaume Germain, l’équipe a rencontré sept personnes bénéficiaires de la protection internationale qui ont pu raconter leurs parcours, très inspirants : Ishaq Ali, Zahidullah et Dawlat sont d’origine afghane, Iba Khaliloulah sénégalais, Suheir est syrienne, Paul Didier camerounais et Maha irakienne. Arrivés en France entre 2015 et 2021, ces « ambassadeurs » de l’intégration locale sont revenus sur leurs parcours et leurs projets de vie en France, le tout dans un très bon français. Maha par exemple est arrivée en France en 2015 et a obtenu une licence de LLCER en anglais. Elle est pour le moment hôtesse d’accueil en CDI, mais son rêve, une fois sa demande d’obtention de nationalité française acceptée, est de passer le CAPES pour devenir professeure d’anglais.

La délégation garde de cette journée mondiale des réfugiés à Besançon des témoignages poignants et inspirants, qui ont permis de mettre en avant toutes les richesses que les réfugiés apportent à la société française, et de donner espoir à celles et ceux qui sont moins avancés dans leur parcours d’intégration : il est toujours possible de recommencer une nouvelle vie, ailleurs, et d’y réaliser ses rêves.

Visite et table-ronde dédiées à la valorisation de la culture pour les personnes réfugiées

Dans le cadre de la 5ème semaine des réfugiés organisée par le Louvre, des membres de l’équipe de la Diair – Nawal Safey, Lorène Kraemer et Ntaliane Samba – se sont déplacés dans l’établissement culturel reconnu, aujourd’hui, comme « le plus grand musée du monde ». Le mardi 20 juin, des visites guidées en musée fermé se sont succédées permettant à des personnes réfugiées et étrangers primo-arrivants de découvrir les collections du musée aux côtés des guides conférenciers et conservateurs des collections, dont celles du Département Arts de l’Islam.

D’après Fabienne Martet – Responsable de l’action du champ social au Musée du Louvre :

 » Ces visites guidées à destination des personnes réfugiées sont une manière pour elles de mettre

un pied dans l’Histoire de France. »

Le mercredi 21 juin, la conseillère Education, Jeunesse et Culture – Nawal Safey – est intervenue au Musée du Louvre à l’occasion d’une table-ronde intitulée « Accueillir les réfugiés au musée » à l’invitation du Service Education, Démocratisation et Accessibilité. Le Musée du Louvre met en place de nombreuses actions pédagogiques et culturelles pour l’accueil des personnes réfugiées, à travers notamment la Carte CLEF (Carte Louvre Education et Formation). Nawal Safey est également revenue sur l’importance de la prise en compte des enjeux culturels dans les politiques d’intégration pour les personnes réfugiées et, notamment, d’insister sur la dimension interculturelle visant à promouvoir l’apprentissage et l’enrichissement mutuel permis par les échanges et pratiques artistiques.

Cette rencontre qui s’est déroulée en présence de nombreux professionnels a permis de réunir de nombreux acteurs du champ social et opérateurs culturels (Musée du Quai Branly….) venus présenter leurs initiatives à destination du public réfugié. L’évènement a été introduit par Céline Brunet-Moret de la Direction de la Médiation et du Développement des Publics. Par la suite, des acteurs des associations Aurore et de la Halte Humanitaire, de la mission Vivre-Ensemble et de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France sont venus présenter leurs actions.

Remise de diplômes du DU Passerelle de la promotion « Simone Veil » 2022-2023

A l’occasion de la JMR 2023, Nawal Safey était aussi présente à la cérémonie de remise des diplômes du DU Passerelle de l’Université Sorbonne Paris Nord. Ce fut l’occasion de valoriser le parcours des étudiants réfugiés, de donner de la visibilité à ce dispositif et de remercier toutes les personnes sans lesquelles un tel programme ne pourrait exister.

Les étudiants de la promotion Simone Veil 2023 du DU Passerelle ont reçu leurs diplômes et ont pu partager un moment convivial aux côtés des nombreux partenaires et professionnels présents dont le Réseau Mens, UniR Universités & Réfugié.e.s.

En présence du Président de l’université Sorbonne Paris-Nord, – Christophe Fouqueré – de la responsable de la formation – Sylvie Barrier-Lerouvreur –  et de l’ensemble de l’équipe pédagogique et administrative, cette remise de diplôme s’est organisée en écho à la thématique choisie cette année par l’UNHCR, L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés : la recherche de solutions en faveur des réfugiés et l’importance de l’inclusion.

Pour introduire la cérémonie Sylvie Barrier a précisé :

 « J’ai volontairement choisi ce jour-là pour notre cérémonie afin de rendre hommage à toutes les personnes qui ont fui leur pays. Notre université souhaite aussi mettre l’accent sur l’inclusion, thème retenu pour la JMR de cette année. Ce DU Passerelle en est une parfaite illustration. »

La Diair félicite tous les étudiants et les étudiantes pour leur travail sans relâche car sur 30 étudiants, aucun abandon n’a été recensé.

La Diair à Dijon pour parler de l’insertion professionnelle des personnes réfugiées

La Diair était en force en Bourgogne Franche Comté pour le 20 juin 2023. En plus d’être à Besançon, elle était aussi présente dans le département de la Côte-d’Or sur invitation de la Croix-Rouge, principal acteur du dispositif IPeR-ACTIFS et organisateur de la journée « Maillages et Réussites ». A l’occasion de cette JMR, l’événement mettait à l’honneur ce dispositif lauréat du programme PIC-IPR du ministère du travail.

Durant la matinée, les témoignages des nombreux partenaires d’IPeR-ACTIFS ont d’abord montré qu’il était possible d’impulser une réelle dynamique locale et de rassembler des acteurs très différents pour rendre possible l’insertion professionnelle des réfugiés. Les acteurs publics du service public de l’emploi – Pôle emploi et les missions locales – l’AFPA, des GEIQ, des opérateurs de compétences, l’École de la deuxième chance, l’Épide, des employeurs, des acteurs de l’accueil et des personnes réfugiées elles-mêmes ont ainsi pu s’exprimer pour illustrer leur engagement et les réussites permises par ce maillage territorial fin.

L’après-midi, le conseiller emploi, innovation et ressources de la Diair, Augustin Rogy, co-animait une conférence sur le sujet de l’intégration professionnelle des personnes réfugiées :

« Il est plus que jamais nécessaire de construire un réseau de partenaires locaux et surtout d’impliquer au maximum les acteurs économiques. Avec le programme AGIR, l’État renforce les moyens déployés pour réussir cette mission. Il est aussi nécessaire de mieux accompagner les femmes, en levant les freins supplémentaires qu’elles peuvent rencontrer à cause de leur genre. Enfin, les personnes réfugiées souffrent énormément du déclassement professionnel entre leur pays d’origine et la société d’accueil, il est donc important de mieux lutter contre ce phénomène et de prendre en compte les compétences et expériences que peuvent avoir les personnes réfugiées, qui peuvent également bénéficier à la société d’accueil. »

Les participants ont aussi pu s’exprimer dans le cadre d’un échange collectif sur le sujet, avant que la journée ne se termine par un forum des partenaires pour continuer de construire ces maillages locaux qui ont fait la réussite d’IPeR-ACTIFS.

Le dispositif se terminera à la fin de l’année 2023 et aura initié une dynamique positive qui ne s’arrêtera pas avec la fin du projet. L’opérateur AGIR qui sera prochainement sélectionné pourra prendre le relai pour accompagner les personnes réfugiées dans leur insertion professionnelle sur le territoire de la Côte d’Or.

Crédits photo : Dispositif IpeR-ACTIFS 21

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