La Délégation interministérielle à l’accueil et à l’intégration des réfugiés est à Genève pour le Forum mondial pour les réfugiés, les mardi 17 et mercredi 18 décembre 2019 au Palais des Nations de l’ONU.
Un an jour pour jour après l’adoption à New York du Pacte mondial pour les réfugiés, qui était destiné à apporter une réponse internationale aux mouvements de réfugiés, dirigeants, société civile et entreprises sont invités en Suisse par le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) de l’ONU à présenter des propositions concrètes lors de débats qui portent principalement sur le « partage de la charge et des responsabilités ».
La première édition de ce forum, appelé à se tenir tous les quatre ans, « intervient à l’issue d’une décennie plus qu’agitée en termes de niveaux de déplacements », explique à l’AFP Kelly Clements, Haut-commissaire adjointe au HCR, évoquant 71 millions de personnes déplacées en 2018, dont 26 millions de réfugiés, un record. « Que ce soit pour les Etats, les organisations internationales, le secteur privé, nous sentons le besoin d’une nouvelle approche pour mieux répondre » au défi migratoire.
Non contraignant, l’événement « ne se focalise pas seulement sur les réfugiés, mais aussi sur les pays qui les accueillent » et sera « l’occasion de mettre en actes » des propositions dans les domaines de l’emploi, l’éducation, l’énergie, ou encore l’environnement, qui feront l’objet de sessions distinctes, souligne Kelly Clements.
« Il s’agit de collecter les annonces, donner des pistes et créer un élan », résume Céline Schmitt, porte-parole du HCR en France.
La France entend prendre toute sa part dans la mise en œuvre du Pacte mondial sur les réfugiés et souligne l’importance qu’elle attache au droit d’asile et à l’accueil des réfugiés.
La Réinstallation
Au-delà de l’accueil des demandeurs d’asile qui se présentent spontanément sur son sol, la France s’est mobilisée depuis 2017 pour offrir à ceux qui, dans le monde, sont en besoin de protection, d’autres voies d’accès sûres et légales à son territoire. La réinstallation des réfugiés est l’une des voies permettant de faire venir légalement en France des réfugiés, sans qu’ils s’exposent à un voyage parfois au péril de leur vie. Il s’agit d’accueillir des personnes identifiées préalablement par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) comme étant en besoin de protection et qui se trouvent dans un premier pays d’asile, où elles ont peu de perspectives d’intégration notamment du fait de leur vulnérabilité (problème de santé, problème d’accès à l’emploi ou à la scolarisation).
On estime à 1,44 million le nombre de réfugiés en besoin de réinstallation, pour seulement « quelques dizaines de milliers » de place disponibles. Selon l’Union européenne, 65.000 réfugiés ont été réinstallés en Europe depuis 2015. Le Président de la République s’était engagé en 2017 à ce que la France réinstalle, à l’horizon de la fin 2019, 10 000 réfugiés en provenance de Syrie pour 70% d’entre eux et d’Afrique subsaharienne pour les autres.
Les réfugiés concernés sont entendus depuis leur pays de résidence (Jordanie, Turquie, Liban, Niger et Tchad) par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) qui garantit leur éligibilité au programme, puis accueillis en France par des associations spécialisées. La réinstallation est pilotée en France par le ministère de l’intérieur, en lien avec le HCR et avec le concours de la Diair.
Au 17 décembre 2019, ce sont 9 783 réfugiés qui ont été réinstallés. D’ici la fin de l’année, l’objectif de réinstallation fixé sera atteint. Avec ce bilan, la France peut aujourd’hui s’honorer d’être devenue l’un des principaux pays de réinstallation dans le monde et le premier en Europe sur la période 2018-2019.
Lire le Communiqué de presse du Ministère de l’intérieur ici.
Source AFP / Dicom – Ministère de l’intérieur