Cette nouvelle édition des « Rendez-vous culture de la Diair » vous présente des créations et des créateurs de mode marqués de près ou de loin par le chemin de l’exil.

Son nom n’est plus inconnu du monde de la haute-couture française : Sami Nouri « le petit prince de la couture » a fait de son passé marqué par l’exil une force pour entreprendre son parcours extraordinaire dans l’univers tumultueux de la mode. Dès l’âge de 5 ans, il est marqué par l’assassinat brutal de son frère ainé par les Talibans puis est contraint à exil en Iran avant d’arriver dans la ville de Tours en France.  Malgré ces épreuves, « la machine à coudre » ne l’a jamais quitté.

Déjà en Iran, Sami Nouri observait cet objet à tisser dans les mains de son père, tailleur à cette époque.

« A la minute où la machine a repris du service à la maison, elle est devenue l’objet de ma convoitise. Du matin au soir, je ne voyais qu’elle, je ne pensais qu’à elle. Elle m’attirait comme un aimant. Je n’avais qu’une envie : faire comme papa. »

Plus qu’un objet de travail garantissant la survie de sa famille, elle demeure le symbole de son ascension professionnelle. Arrivé seul en France à l’âge de 14 ans sans maîtriser un mot de français, il est abandonné par son passeur en 2010 à la gare de Tours. Lors de sa scolarisation à Tours, il se réfugia auprès de ses professeurs et de la directrice du collège Jules-Ferry de Tours.

Le jeune créateur raconte cette histoire d’exil dans son premier livre La machine à coudre. A l’intérieur, il y cite une phrase du livre de l’écrivain franco-libanais Amin Maalouf Les identités meurtrières :

« Pour l’homme, le destin est comme le vent pour un voilier. Celui qui est à la barre ne peut décider d’où souffle le vent, ni avec quelle force, mais il peut orienter sa propre voile. Et cela fait parfois une sacrée différence. »

En ce sens, Sami Nouri a surmonté l’épreuve de l’exil  et a décidé de prendre en main son avenir. Son talent lui a valu une ascension fulgurante, digne d’une véritable success story. En effet, des maisons « sacrées » de la mode telles que celles de John Gallliano et Jean-Paul Gaultier l’ont pris sous leurs ailes.

Depuis 2017, il est à la tête de son atelier Sami Nouri Paris et poursuit les collaborations prestigieuses accompagné de sa machine à coudre.

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