Le film « La vie est comme les vagues » raconte l’histoire d’Ahmad Imami, l’un des 79 étudiants du DU Passerelle de l’Université de Bourgogne à Dijon. L’occasion de revenir sur le parcours d’exil de cet étudiant qui a interrompu sa carrière d’acteur, réalisateur et producteur en Afghanistan, pour fuir le régime taliban. Mounir Belbaghdadi, l’un des trois étudiants réalisateurs inscrit en Master Médias et création numérique à l’Université de Bourgogne, a répondu à nos interrogations.

 

Pourquoi avez-vous choisi de réaliser un film sur le parcours d’un étudiant réfugié ?

L’un de nos premiers TD coïncidait avec la pré-rentrée du DU Passerelle de Dijon. En procédant à des réglages techniques, ce jour-là, j’ai rencontré Ahmad qui m’a posé plein de questions et qui était, sans nul doute, ému de voir mon matériel lui rappeler des pans de son ancienne vie et sa carrière d’acteur. Ainsi, il m’a raconté son passé en Afghanistan. Nous cherchions, avec mes camarades, des idées pour établir le sujet de notre documentaire. Cette rencontre a été déterminante. A travers cette discussion, j’ai rencontré une personne formidable. Et, j’ai pris conscience, que derrière le grand sourire d’Ahmad, se cachait une histoire très triste.

 

Quel était votre objectif en réalisant le film ?

Notre objectif était de questionner et documenter le quotidien d’Ahmad, de mettre en avant les facettes de sa vie en tant qu’étudiant réfugié nouvellement arrivé en France. Nous souhaitions aussi mettre en avant, à travers le récit individuel d’une personne, le vécu de tous les autres réfugiés vivant la même situation. Comment se reconstruire ? Quelle place laisser aux souvenirs, aux doutes et aux espoirs ? Comment les études peuvent contribuer à l’intégration des personnes réfugiées en France ? On parle beaucoup de précarité étudiante et matérielle pour les étudiants mais ces réalités sont spécifiques pour les étudiants réfugiés. Il y a, notamment, l’apprentissage et la maitrise de la langue, les dissemblances culturelles, la complexité administrative de certaines démarches.

Qu’est-ce qui vous a touché dans le parcours d’Ahmad Imami ?

Ahmad était acteur, réalisateur dans son pays et il bénéficiait d’une certaine notoriété. Arrivé en France, il y a eu comme une « remise à zéro » pour lui. Le DU Passerelle, en l’aidant, à accéder aux études supérieures lui permet de redevenir, d’une certaine façon, celui qu’il était. Ahmad aime apprendre le français. Son objectif quotidien c’est de maitriser pleinement la langue. Il a conscience de l’importance de cet apprentissage : le français lui permet de créer du lien, de se faire comprendre des autres et de partager son vécu.

Pouvez-vous revenir sur la symbolique du titre du film ?

Le titre « la vie est comme les vagues » est évocateur à plus d’un titre. Nous souhaitions mettre l’accent sur les enjeux relatifs à la santé mentale des étudiants. Durant le tournage, nous avons perçu à quel point le mental d’Ahmad fluctuait. Son quotidien va vers le haut, comme vers le bas. Mais il y a toujours l’espoir. En dépit des doutes sur ce que le futur nous réserve, il faut se concentrer sur le présent. Aujourd’hui, après son DU Passerelle, Ahmad a réussi à rejoindre l’école Kourtrajmé à Paris. C’est un merveilleux débouché pour lui car il pourra, ainsi, renouer avec l’écriture de scénario et le milieu du cinéma. 

 


  • La vie est comme les vagues est disponible en intégralité en suivant ce lien

  • Les DU Passerelle sont des formations dédiées aux étudiants en exil déployés, aujourd’hui, dans près d’une quarantaine d’établissements d’enseignement supérieur. En savoir plus sur Réfugiés. Info

 

 

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