A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars, la Diair met en lumière les parcours d’intégration de femmes réfugiées en France.

8 portraits de 8 femmes venant d’horizons variés sont publiés, pour valoriser la vie qu’elles se sont construites en France, les liens tissés, et la résilience dont elles font preuve.

 

 

Âgée de 26 ans, Lhanzey est une réfugiée tibétaine qui vit en France depuis 3 ans. Elle arbore un sourire radieux, qui ne l’a pas quitté de l’entretien.

Un départ pour mieux s’épanouir

Le parcours académique de Lhanzey est riche. Elle a obtenu une licence en accompagnement social et s’est spécialisée dans l’accompagnement des personnes en grande vulnérabilité. Cependant, comme la majorité des exilés tibétains, les autorités chinoises ont refusé de lui délivrer une équivalence de diplôme.

Ainsi, faute d’une reconnaissance officielle, Lhanzey n’avait pas d’avenir professionnel au Népal. C’est donc le départ qui l’a remporté, au Népal d’abord, où elle laissera ses deux parents, puis en France. 

Apprendre le français et trouver un emploi

Lhanzey est arrivée en France en février 2018 parlant 5 langues, mais le français n’en faisait pas partie. Aussi, elle s’est immédiatement fixé le défi de maîtriser en peu de temps cette langue qui lui faisait défaut. Ce pari, aussi inatteignable qu’il pouvait initialement paraître, a été réussi en deux temps trois mouvements. 

« Je ne supportais pas le fait de ne pas pouvoir parler. Il n’y a pas pire que de vouloir s’exprimer sans le pouvoir », nous raconte-elle.

Mais ce n’est pas uniquement la langue qui s’est révélée être un obstacle. Dès son arrivée, Lhanzey s’est mise en quête de petits jobs ici et là, principalement dans la restauration. 

Malheureusement, elle ne parvenait pas à trouver du travail aussi vite qu’elle l’aurait souhaité. Bien qu’on ne lui ait pas souvent donné de raisons, elle les devine. 

 “Je suis jeune, femme, réfugiée et asiatique”. dit-elle. Je craignais que la non maîtrise du français soit aussi un prétexte derrière lequel se cacherait un potentiel employeur qui ne veut pas de moi pour une toute autre raison”. 

Ainsi, Lhanzey réalise une formation en français à la Croix-Rouge, puis une seconde avec l’association Each One. Si elle décroche un CDD à leur suite, elle refuse de renoncer à ses ambitions estimant qu’il s’agit seulement d’une période transitoire. En effet, elle souhaite obtenir un CDI dans son domaine professionnel initial : le social.

Son ambition : aider les personnes réfugiées

Outre ses études, Lhanzey a acquis de l’expérience en travaillant aux côtés des ONG internationales, ainsi qu’avec le Haut-Commissariat pour les Réfugiés au Népal. “Je souhaite un jour pouvoir prêter main forte aux réfugiés afin qu’ils puissent accélérer leur intégration, c’est quelque chose qui me tient à cœur ». Pour ce faire, Lhanzey réfléchit à passer le Bac professionnel “gestionnaire administratif”. 

De ce parcours, la jeune femme retient une grande reconnaissance pour les français qui l’ont aidée. Elle a cependant aussi subi le regard sans bienveillance de nombreuses personnes : “En tant que femme réfugiée, je ne veux pas que l’on me plaigne. Il faut que le soutien et l’aide soient honnêtes ou cela risque de démotiver et décourager les concernés”

Enfin, en ce temps de crise sanitaire, sa meilleure arme contre la solitude et l’isolement est d’appeler ses parents résidant au Népal qui lui manquent tant. Pour elle, le combat contre la crise sera gagné seulement “si l’on réussit à maintenir les liens et les communications quotidiens avec ceux et celles auxquels nous tenons”. 

 

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