Depuis le début du mois de janvier, les « Rendez-vous Culture » de la DIAIR sont consacrés aux œuvres de bande dessinée en écho au 50ème Festival d’Angoulême. Pour clôturer la sélection des ouvrages, zoom sur « L’Odyssée d’Hakim » de Fabien Toulmé, l’une des œuvres phares de ces dernières années sur l’exil des personnes réfugiées. Cette série publiée en 3 tomes par Delcourt dans la collection encrages relate l’histoire vraie d’un jeune syrien contraint à l’exil. Le tome 3 a reçu en 2021 le prix France Info de la bande dessinée d’actualité et de reportage.

L’Odyssée d’Hakim – De la Syrie à la Turquie

« Un témoignage puissant et touchant sur ce que c’est d’être humain dans un monde qui oublie parfois de l’être. »

C’est ainsi qu’est résumée l’œuvre de Fabien Toulmé sur la quatrième de couverture. Et c’est, en effet, l’humanité qui se détache des pages que l’on retient nécessairement lorsqu’on a achevé de parcourir ce long voyage mouvementé, aventureux d’Hakim.

Ce voyage c’est celui d’Hakim, son histoire, une histoire vraie, celle qui démarre lorsqu’à l’issue des révolutions de 2011 en Syrie, il doit tout quitter : sa famille, ses amis, sa propre entreprise, son pays… devenant ainsi « réfugié ». Parce que la guerre éclatait, parce qu’on l’avait torturé, parce que le pays voisin semblait pouvoir lui offrir un avenir et la sécurité. De la Syrie, à la Jordanie, en passant par la Turquie, la Grèce, la Serbie et la Hongrie…. jusqu’en France. Contraint d’abandonner son métier de jardinier, Hakim n’a cessé de voyager, de travailler, de découvrir les difficultés qui jalonnent souvent les routes tumultueuses de l’exil. A travers elles, Hakim a aussi réussi à fonder une famille et c’est aussi, ce récit des liens qui se tissent, qui se séparent et qui se maintiennent que Fabien Toulmé réussit à nous raconter.

« Jamais je n’aurais imaginé que ça m’arriverait, et je me rends compte que n’importe qui peut devenir un « réfugié »… Il suffit que ton pays s’écroule. Soit tu t’écroules avec, soit tu pars. »

Ces mots d’Hakim nous rappellent à quel point le devenir des personnes réfugiées est une réalité contrainte et forcée. Dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine et les conséquences du changement climatique sur les populations déplacées, cette bande dessinée – bouleversante – nous rappelle, aussi et surtout, à notre nécessaire devoir d’hospitalité.

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