Depuis le printemps, 38 personnes bénéficiant du statut de réfugiés ont intégré Adventus (bienvenue, en latin), un programme d’accompagnement vers l’emploi mené par les équipes de Défis emploi à Brest, à la suite d’un appel à projets national (Plan d’investissement dans les compétences – PIC) lancé par l’État.

« De vraies locomotives » Les bénéficiaires, pour la plupart des hommes jeunes, peu ou pas diplômés, portent en eux des histoires pleines de déchirements, de violence, d’injustices vécues, avant d’arriver finalement sur cette terre d’asile tant attendue…

Pourtant, leur détermination à s’intégrer ici, même en ayant tout laissé derrière eux au Soudan, en Libye, en Afghanistan ou en Érythrée, est sans failles. Et paie. « Ils sont dans une attente énorme, dans une volonté de travailler, de s’intégrer. Pour nous, ce sont de vraies locomotives ! », souligne Arnaud Le Menn, l’un des deux chargés de mission d’Adventus. Métiers en tension, leur manque de diplômes, voire d’expérience professionnelle attendue dans l’économie locale, auraient pu sembler insurmontables… Mais la motivation des intéressés, couplée à un dispositif d’accès à l’emploi direct ciblant les métiers en tension, lèvent bien des freins. « Les barrières comme celle de la langue sautent dès lors qu’on arrive sur de l’emploi direct. Et les entreprises qui ne trouvent pas de bras sont prêtes à tenter l’aventure avec eux, à s’adapter, pour embaucher quelqu’un qui voudra rester », poursuit Arnaud Le Menn.

« Rendez-vous dans trois ans » à partir de la prise de poste, l’accompagnement par Adventus, pour sécuriser les parcours, peut se poursuivre pendant deux ans maximum. L’action est financée par l’État pour trois ans, avant un bilan qui permettra de dire dans quelle mesure elle aura été utile, pour les personnes réfugiées dans leur intégration, comme pour la société qui les accueille. Sur les 38 personnes accompagnées depuis le mois d’avril, 80 % sont en emploi ou en formation.

Adventus vient donc renforcer la possibilité d’une réelle intégration, « en ajoutant à la palette des solutions que nous proposons sur ce territoire en matière d’accès au logement, d’éducation ou d’accès à la santé, un outil d’insertion professionnelle indispensable et adapté à ces populations », rappelle en tout cas Isabelle Montanari, vice présidente de Brest métropole en charge de l’emploi et de l’insertion.

 

Extrait de SILLAGE, le magazine de Brest métropole et de la ville de Brest « LE DOSSIER » novembre 2019 – n°224

Aller au contenu principal