La crise sanitaire liée à la Covid-19 a mis en lumière l’enjeu de la maîtrise des outils numériques par la population à des fins professionnelles, d’apprentissage ou d’accès aux droits. Cette crise a également mis en exergue les inégalités en matière de connexion, d’équipement et de formation aux outils numériques sur le territoire français.
Forte de ce constat et en l’absence de données spécifiques liées à la population réfugiée en France, il est nécessaire de mieux cerner les usages des personnes réfugiées, le type d’équipement et l’accès à une connexion dont elles disposent. Ainsi, fin 2020, la Diair a lancé une enquête auprès de plus de 450 réfugiés et 437 aidants sur les usages numériques des personnes réfugiées dont nous vous proposons ici une analyse.
Objectifs de cette enquête
L’enquête a pour objectif de doter les acteurs de l’accueil et de l’intégration des réfugiés d’une base de connaissances sur les usages numériques des personnes réfugiées et de leurs accompagnants (travailleurs sociaux, médiateurs, etc.). Cette base leur permettra de calibrer leurs dispositifs et mieux les adapter aux besoins du terrain.
Constituée de différents questionnaires, l’enquête a veillé à recueillir les expériences des personnes réfugiées et les aidants, qu’ils soient salariés ou bénévoles, afin de prendre en compte les besoins et les défis spécifiques de chacun. Ceci en matière de connexion, de matériel informatique et de formation sur le numérique.
Les objectifs de l’enquête :
- Consolider l’expertise de la Diair sur la connaissance du public réfugié conformément au 1er axe de sa stratégie de lutte contre la fracture numérique.
- Aider à calibrer de nouveaux programmes d’inclusion numérique
- Dégager des enseignements majeurs et des recommandations pour améliorer nos politiques publiques
- Améliorer nos plateformes numériques d’accès aux droits en comprenant les pratiques de leurs utilisateurs
- Dégager de bonnes pratiques dans le but de conduire des enquêtes plus poussées, représentatives et au niveau national
Méthodologie
Se déployant avec une méthode quantitative appuyée par des questionnaires, l’enquête a permis de récolter les réponses de 458 personnes réfugiées et 437 aidants (travailleurs sociaux, médiateurs, volontaires en service civique, etc.), sélectionnés de manière non représentative.
L’enquête quantitative a été complétée par un groupe de discussion de huit personnes réfugiées, également pair aidants, ayant pu donner leur avis sur l’accès au numérique en tant que réfugiés, les problématiques rencontrées et les solutions potentielles.
Les données de l’enquête sont indicatives et constituent une première base d’analyse.
Nos recommandations
- Favoriser une meilleure connaissance des besoins et des usages numériques des personnes réfugiées
- Assurer un accompagnement renforcé dans les démarches administratives numériques
- Renforcer le diagnostic et la formation en matière de compétences numériques
- Assurer un accès effectif au matériel et à la connexion
- Favoriser l’accès à de l’information traduite, centralisée et vulgarisée
Stratégie de lutte contre la fracture numérique
Cette enquête a été lancée par la Diair dans le cadre de sa stratégie de lutte contre la fracture numérique des personnes réfugiées.
Dans un esprit de co-construction, la Diair s’est appuyée pendant l’été sur son laboratoire d’innovation publique, le Lab’R, pour élaborer, en lien avec ses partenaires institutionnels et associatifs, cette stratégie.
Cette démarche a abouti sur une stratégie ambitieuse d’inclusion numérique à destination des personnes réfugiées, déployée autour de 4 axes :
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- Étudier les usages pour mieux comprendre les besoins des personnes réfugiées
- Améliorer l’accès au matériel informatique
- Améliorer la connectivité des personnes réfugiées
- Former au numérique le plus grand nombre