Entretien avec Romain Bertrand, directeur du lycée agricolede la nature et de la forêt (EPLEFPA), et du centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) de Velet.

L’établissement spécialisé dans la formation dans le domaine forestier a accueilli de Décembre 2018 à Mars 2019, sept élèves réfugiés pour une formation dans le domaine des métiers du bois au sein d’une scierie.

 En quoi le projet consiste-t-il ?

« Dans un contexte de pénurie de main d’œuvre dans le domaine des métiers du bois et notamment dans les scieries de la région de Bourgogne-Franche-Comté, l’établissement a présenté à des réfugiés hébergés dans un centre d’hébergement d’urgence de la région, ses formations des métiers « de la graine à la planche». 7 réfugiés Afghans et Soudanais, âgés de 18 ans à 30 ans, suivent une formation depuis le 22 décembre et une remise d’attestation de formation aura lieu en fin de formation. 2 des 7 réfugiés ont déjà une promesse d’embauche. » 

Qu’est-ce que cette expérience a apporté à votre établissement ?

Toute la communauté éducative était ravie d’intégrer les réfugiés au sein du centre de formation, cela a fait du bien à tout le monde, aussi bien aux personnels qu’aux autres étudiants.
Par exemple, une collecte de vêtements a été réalisée  spontanément par la communauté éducative pour fournir des vêtements pour travailler en extérieur aux nouveaux stagiaires.

Que faut-il pour réussir une telle expérience et la généraliser ?

Il faut une certaine agilité et une démarche volontaire. En effet, les réfugiés étaient hébergés à Autun dans un foyer de jeunes travailleurs  (l’espace Saint Ex)  et travaillaient à Autun alors que les cours étaient dispensés à Velet. Pour éviter des allers retours coûteux pour les étudiants, nous avons payé les déplacements au formateur et délocalisé les enseignements à Autun sur leur lieu de vie et de travail pour faciliter leur formation.
Nous avons également essayé de ne pas demander de prérequis au niveau de la maîtrise de la langue française mais de tenter l’expérience d’apprendre la langue sur le terrain en situation professionnelle réelle. Les élèves étaient tellement motivés que finalement cela n’a pas été un frein et cela a même permis de changer le regard des chefs d’entreprise sur cette barrière-là, qui au final s’est avérée ne pas en être une.
Nous allons prochainement renouveler l’expérience avec de nouveaux réfugiés et de nouvelles formations.

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